Armand Farrachi: l'adieu au tigre

Comme nous en avons déjà plusieurs fois parlé sur ce site, la survie de la grande faune sauvage est menacée, bien entendu par le braconnage et la misère des populations qui vivent à proximité, mais plus fondamentalement par la croissance de l'effectif humain, et ce qu'il soit question des rhinocéros, des lions ou encore particulièrement des tigres. L'ouvrage d'Armand Farrachi - L'adieu au tigre - auquel nous faisons référence aujourd'hui est malheureusement assez catégorique sur l'extinction à l'état sauvage de ces derniers. Sachant que ces animaux ont besoin de vastes habitats que notre espèce, pour son expansion, ne cesse de réduire, les deux seules solutions semblent être la sanctuarisation des territoires où ils subsistent encore et l'arrêt de la pression démographique environnante. Le dilemme se réduit donc à peu de choses: vaut-il mieux sauver les quelques centaines de derniers tigres, ou autres représentants d'espèces emblématiques, ou bien mettre au monde, en grande partie du fait de l'oppression des femmes, plusieurs millions d'êtres humains qui finalement iront souffrir de la faim et de la soif et/ou s'entasser dans des bidonvilles insalubres?

4ème de couverture

«Quelque chose va mourir, qui méritait d'être défendu»... La disparition du tigre, espèce condamnée, confirme que la nature est à l'agonie. Écrire encore des romans dans un monde qui meurt, n'est-ce pas «chanter tandis que Rome brûle» ? Entre colère et désespoir, L'Adieu au tigre n'est pas seulement une tentative de roman à la poursuite d'un animal déjà presque mythique, mais aussi un essai documenté sur une extinction, un récit de voyage dans une Inde qui perd ses vaches, ses tigres et son identité, une imprécation misanthropique, le souvenir d'une enfance entre les mots et les images, la chronique de la fin d'un monde. L'Adieu au tigre, est-ce la forme absolue de l'adieu ?

Écouter l'entretien que France-culture a réalisé avec l'auteur.

Lire le récent article du Monde sur le déclin de la faune sauvage (16/07/10) ainsi que l'article encore plus désenchanté du blog Economie Durable.