"Climat : stabiliser la population mondiale"

Article écrit par Tom Levitt dans la revue "The Ecologist" - Janvier 2010

L’auteur nous propose d’emblée une équation incontournable: « L’ONU prévoit une augmentation jusqu’à 50% de la population mondiale en 2050. Si les émissions par tête étaient réduites de 30%, leur volume global resterait alors inchangé »*.

Il nous rappelle ensuite que « la majeure partie de la croissance démographique aura lieu dans les pays les plus pauvres comme l’Afrique et le sous-continent indien », mais que les émissions actuelles par habitant des ces pays étant relativement faibles (par rapport à celles des pays riches), ce « fossé » conduit les politiques et même certaines grandes associations écologistes à ne pas vouloir soulever le problème. C’est dit-il le cas des "Amis de la Terre "ou de "Greenpeace" dont un éminent représentant déclare ceci « introduire un tel sujet susciterait des remous car les discussions entre les pays industriels et non industrialisés sont déjà pleine de défiance ». Il cite toutefois le WWF qui dans son rapport "planète vivante" ose écrire « la croissance continue de la population et de l’empreinte écologique par habitant n’est pas soutenable. (…) La croissance démographique rapide peut être ralentie et ses impacts négatifs sur le bien-être humain amortis par une meilleure éducation des femmes et par l’accès à la planification des naissances pour celles qui veulent les retarder ou les espacer ».

Tom Levitt fait également référence aux personnes ou aux organisations qui n’ont pas peur de s’exprimer ouvertement sur le sujet. C’est le cas de l’ONG "Optimum Population Trust" (OPT) britannique, pour laquelle « le coût de la réduction d’une tonne de CO2 en ayant recours au planning familial est estimé à 7$, comparés aux 24$ pour l’éolien, 51$ pour le solaire et de 57à 83$ pour des centrales à charbon avec capture et stockage du CO2 émis ». D’ailleurs, selon le président de l’OPT, Roger Martin « chaque personne supplémentaire, tout particulièrement dans les pays riches de l’OCDE réduit la part des autres aux ressources déclinantes de la planète ». C’est aussi le cas de l’agroéconomiste et analyste environnemental américain Lester Brown pour lequel une majorité des 80 millions de personnes naissant chaque année habite dans des pays où les systèmes naturels sont déjà gravement détériorés par la pression démographique.

L’article se termine toutefois par une note moins pessimiste: « La prise de conscience progresse néanmoins »…
* Une augmentation de 50% donne une population multipliée par 1,5 (3/2) et donc pour rester au même niveau d’émission global, il faut multiplier les émissions par tête par 0,66 (2/3) c’est-à-dire les diminuer de 34% exactement. Notons qu’avec cette augmentation de 50% de la population, l’auteur s’est situé dans une hypothèse haute. En tablant sur une prévision plus communément admise (population de 9,2 milliards en 2050) et sachant que nous sommes 6,8 milliards aujourd’hui, cela donnerait plutôt une augmentation de population de 35% et à émission globale égale, il faudrait donc diminuer les émissions par tête de 26% [ 1,35 x (1 - 0,26) = 1 ]
Et donc au final on peut donc considérer que l’approximation "moyenne" de 30% proposée par l’auteur ecorrectest correcte.

Commentaires archivés

#2 Elles jouent la politique de l'autriche — 25-01-2010 08:44

C'est pour cette raison que m'étant beaucoup engagé en faveur de Green peace dans le passé, j'ai décidé de prendre mes distances avec ce type d'organisations.

#1 Bon sens. — 15-01-2010 13:27

Un peu de bon sens, un peu de mathématiques et voilà : on arrive à des conclusions raisonnables.

Ce n'est finalement pas si compliqué.