Frank Fenner et la disparition de l'humanité


Double attaque en effet contre ce que l'on entend généralement. D’abord parce que l’optimisme est de rigueur dans le monde médiatique où il semble que les oiseaux de mauvais augure soient rarement écoutés. Le message habituel est: mobilisons-nous, nous avons tout pouvoir !

Bien sûr, cet optimisme a un sens et l’existence d'associations comme Démographie Responsable en atteste : sinon, à quoi bon se mobiliser pour défendre une cause perdue ? Pour une médaille posthume que nous attribueront les derniers insectes survivants ?

Pourtant, il semble également sain que les gens puissent dire exactement ce qu’ils pensent en dehors de toute pression médiatique et indépendamment de toute injonction d’efficacité : Frank Fenner pense que l’humanité va disparaître - il le dit - c’est son droit et nous devons l’écouter. Nous ne pouvons démentir ses propos que par la réflexion et non par un à priori.

Notons aussi l’originalité du propos: la plupart des écologistes estiment que les espèces de grands animaux vont disparaître (cela hélas, fait presque l’unanimité). Lui, va jusqu’à l’homme.

Il faut aussi remarquer le courage dont fait preuve M. Fenner en mettant la surpopulation comme cause première (il cite aussi la surconsommation) de la destruction de l’équilibre écologique du monde. Nous savons ici qu’il a raison et combien il est difficile de faire passer le message.

Sur la disparition de l’humanité au cours du siècle, nous ne partageons pas son point de vue, au moins, dans les délais indiqués, mais nous pensons qu’en effet ce siècle sera le dernier pour la grande faune sauvage, et le plus dur pour l'espèce qui s’est longtemps placée en dehors du monde animal ou pour le moins, très au-dessus du reste du vivant.

Les sociétés géantes et organisées telles que nous les connaissons auront bien du mal à résister à la crise écologique que nous préparons avec une persévérance diabolique. Le "toujours plus" pourrait bien nous mener au … "plus grand chose".
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