Août 2009

Voici un article paru sur le journal Le Monde (édition du 26.08.2009),
ainsi que (dans l'ordre) les commentaires envoyés par les abonnés du Monde.fr
L'article lui-même n'annonce rien de bon, par contre les interventions sont plutôt encourageantes...


Nous serons 7 milliards de Terriens dès 2012


Japon, Europe, Etats-Unis... Les pays industrialisés semblent connaître un - léger - regain de fécondité. A rebours de la tendance observée, à l'échelle de la planète, depuis plusieurs années. C'est ce que font apparaître les derniers indicateurs sur la population du globe, Tous les pays du monde (2009), publiés par l'Institut national d'études démographiques (INED) à partir des données du Population Reference Bureau américain.
Fin juin, nous étions approximativement 6,81 milliards de Terriens. Soit 185 millions de plus qu'il y a deux ans. A ce rythme, la barre des 7 milliards d'humains devrait être franchie en 2012. Cette évolution conforte les projections des démographes, qui tablent désormais sur une population de 9,4 milliards de personnes à l'horizon 2050. Bien loin des 15 milliards d'individus qu'ils pronostiquaient naguère. L'Inde, dont le retard sur la Chine ne cesse de se réduire, devrait devenir le pays le plus peuplé vers 2020. Au mitan du siècle, elle pourrait compter 1,74 milliard d'habitants, contre 1,43 milliard pour l'empire du Milieu.
L'indice de fécondité chinois, c'est-à-dire le nombre moyen d'enfants par femme, est en effet tombé à 1,6 - conséquence de plusieurs décennies de contrôle draconien des naissances -, tandis que celui des Indiennes, bien qu'en baisse continue, reste de 2,7. En 2050 toujours, l'Afrique devrait frôler les 2 milliards d'occupants, ce qui représente un doublement de sa population. Les Etats-Unis, bénéficiant d'une croissance démographique soutenue, approcheront les 440 millions d'habitants.
En revanche, le poids du continent européen devrait diminuer très sensiblement, sa population reculant de 738 à 702 millions de personnes. Un repli dû principalement au fort recul démographique (de 142 à 117 millions d'individus) de la Russie - où la surmortalité masculine, provoquée par l'alcoolisme et les mauvaises conditions de vie et de santé, atteint des sommets - et, plus largement, des pays d'Europe de l'Est. L'Europe occidentale, pour sa part, devrait conserver des effectifs stables (189 millions), les pays nordiques étant les seuls à progresser.
Il se peut toutefois que ces prévisions, établies sur la base des tendances du passé proche, doivent être corrigées. Car, contre toute attente, ce nouvel état des lieux met en évidence une remontée de l'indice de fécondité des pays industrialisés. Il y atteint "des niveaux un peu supérieurs à ce qu'annonçaient les projections antérieures", relève Gilles Pison, auteur de l'étude.
C'est le cas au sein de l'Union européenne, où le nombre d'enfants par femme s'élève à 1,6 contre 1,5 deux ans plus tôt. Ce phénomène s'observe notamment dans les pays nordiques, au Royaume-Uni, en Espagne ou en Grèce - mais pas en Allemagne ni en Italie -, la France restant, grâce à sa politique familiale, plus féconde que la plupart de ses voisins. Cette embellie s'expliquerait en partie par "une moindre tendance des jeunes couples à retarder l'âge où ils deviennent parents", suggère le chercheur.
C'est encore plus vrai en Europe de l'Est, où le taux de fécondité est passé en deux ans, de 1,3 à 1,5. "Par le passé, les femmes de ces pays devenaient mères assez jeunes. Les incertitudes économiques liées à l'effondrement du bloc communiste, ainsi que la plus grande proportion de femmes poursuivant des études, ont ensuite retardé l'âge de leur maternité. Ce processus semble stoppé", analyse M. Pison.
Ces dispositions procréatives se manifestent aussi au Japon, où l'indice de fécondité, bien que très bas, est passé de 1,3 à 1,4. Ainsi qu'aux Etats-Unis, où les Américaines ont renoué avec le seuil critique de 2,1 enfants par femme, qui assure le renouvellement des générations.
Cependant, cet élan nataliste ne suffira pas, préviennent les experts, à empêcher l'Europe de connaître rapidement - vers 2015 ou 2 020 - un nombre de décès plus important que celui des naissances, en raison de l'arrivée au seuil de la tombe des générations du baby-boom.

VIEILLISSEMENT GÉNÉRALISÉ

Surtout, il n'infléchit qu'à la marge le processus de vieillissement généralisé de la population, qui, à l'échelle de la planète, demeure le fait démographique majeur. D'ici à 2050, le nombre des plus de 65 ans devrait tripler, d'après les estimations du Bureau du recensement américain. Les seniors représenteront alors le sixième de la population mondiale, soit 1,5 milliard de personnes. Depuis le début du siècle, leur nombre a déjà augmenté de 23 %, soit une progression deux fois plus rapide que celle de la population générale.
Ce vieillissement sera particulièrement spectaculaire dans les pays du sud, où la transition démographique, résultat de la baisse conjointe de la mortalité et de la natalité, sera brutale. Dans le même temps, le nombre des moins de 15 ans pourrait n'augmenter que de 6 %, pour atteindre péniblement 1,9 milliard de jeunes.
Pour l'heure, les inégalités demeurent considérables devant l'espérance de vie. De 67 ans, pour les hommes, et 71 ans, pour les femmes, en moyenne mondiale, elle grimpe à respectivement 79 ans et 86 ans au Japon, pour tomber à 53 et 56 ans en Afrique. Le Zimbabwe détient le triste record du pays où l'on vit le moins vieux : 39 ans pour un homme, 4 de mieux pour une femme.

Pierre Le Hir

Commentaires:

- Manso (DR)25.08.09 | 18h37
Il faut néanmoins aussi savoir qu'un certain nombre de scientifiques avancent le concept de POPULATION OPTIMALE. D'après eux, la Terre ne peut accueillir durablement, c'est à dire sans dommages irréversibles, que 5 milliards d'humains... Si on adopte leur point de vue, il s’agit donc d’une très mauvaise nouvelle pour la planète et pour les espèces vivantes qui la peuplent.

- camille sée 25.08.09 | 18h56

C'est normal, beaucoup de femmes n'ont pas de travail et elles se composent comme elles peuvent un projet social et familial. Quand les parents de jeunes de 20 ans se rendront compte qu'il n'y a pas de possibilité d'insertion professionnelle pour leur progéniture(sauf rares exceptions) ils pourraient regretter ces beaux élans natalistes hexagonaux.

- Thierry H. 25.08.09 | 19h54

Ils en font une tête ces bébés là ! Ils viennent d'apprendre qu'ils sont nés en France ?

- Christiane D. 25.08.09 | 20h52
Franchement, il n'y a pas de quoi pavoiser ! Que de conflits et famines en perspective...

- Nicotine 25.08.09 | 21h51
Entre autres niveau d'éducation, réseaux d'information, savoirs, technologie, progressent sans arret. Aussi, ces 7 milliards de cerveaux devraient etre capable de sauver la planète facilement en 2012. Les 9,4 milliards de cerveaux de 2050 devraient avoir encore plus de chance.

- richard g. 25.08.09 | 22h12

Elle est sympa la photo mais elle est censée représenter la population de quelle planète ? la planète Suisse ?

- Troy 25.08.09 | 22h35

C'est effectivement beaucoup trop! Il est temps que la grippe vienne réguler tout ça!

- Un " noir " 25.08.09 | 23h41

Il existe bien quelque par des normes,pour que la démographie, soit maitrisée,ce qui est urgent: La Chine:Un bon modèle du genre? Adaptable ailleurs? Je n'en sais rien! Mais bien venu aux nouveaux nés, et bisous,à leurs parents!

- Dubonsens 26.08.09 | 11h09

Encore un de ces articles sans analyse. Trop dangereux de se prononcer sur une régulation forte des naissances et un équilibre entre les continents ? La surpopulation mondiale, une fatalité ? Et comment croire que ces chiffres n'ont pas d'incidence sur les niveaux de vie, sur l'environnement, sur l'emploi, etc. ? C'est dans les années 50-60 que les têtes "pensantes" auraient dû se soucier des perspectives inquiétantes... L’Occident se vautrait dans les 30 glorieuses et se bâfrait sans retenue.

- SuperEcolo 26.08.09 | 11h10
Il faut absolument que cette population diminue pour sauver la planète et la diversité animale. Il faudrait un plan d'action pour réduire drastiquement les volumes de population, à commencer par les pays ayant des taux de fécondité les plus haut, mais sans pour autant considérer la situation des autres comme bonne :c'est à une décroissance, y compris de la population, véritable virus planétaire, que l'on doit arriver

- JOELLE F. 26.08.09 | 11h29

7 milliards = beaucoup trop. La nature viendra réguler cet excès = famines, grandes épidémies, nouveaux virus non maîtrisables, cancers et autres joyeusetés. Quant à ceux qui se sont entassés sur les littoraux, où que ce soit dans le monde, ils seront anéantis par les tsunamis à venir...

- Erengr 26.08.09 | 12h20

Il y a la place sur terre pour 2 milliards d'humain vivant au niveau de vie européen. 9.4 milliard d'humains dont le niveau de vie ne cesse d'augmenter, ça risque de faire un peu juste... Le développement durable, ce n'est pas que pour les ours blancs!!

- Jojo 26.08.09 | 13h53
C'est la fin de la récession. La croissance est de retour. Vive le nuage de sauterelles!

- Manso (DR) 26.08.09 | 14h24
Des articles trop strictement comptables permettront-ils au citoyen base de se faire une opinion la question démographique? Ne faudrait-il pas aussi interroger des spécialistes "des 2 bords"? Concernant le vieillissement, il est inéluctable pour plusieurs générations, mais il est préférable à l’attitude qui consiste à compter sur la présence de toujours plus de jeunes pour subvenir aux besoins de leurs aînés. Un équilibre doit être trouvé pour stopper cette spirale infernale.

- Marc C. 26.08.09 | 15h03
Pas très futé les analystes! L'indice de fécondité des pays industrialisé est remonté du fait de la permanence, voire intensification, d'une forte immigration de population des pays "en voie de développement" qui elle possède une forte fécondité. C'est pratiquement l'inverse de la colonisation!

- Christiane D. 26.08.09 | 14h42
Faux ! Parallèlement au mouvement hippy, dans les années 70, des scientifitiques, économistes se sont interrogés sur la croissance. Le rapport Meadows, 1973 /Halte à la croissance" (étude commandée au MIT par le Club de Rome) modellisait divers types connus de croissance : toutes conduisaient à un effondrement de civilisations. A l'époque les décideurs (économiques et politiques) s'en sont gaussés. Le pire est que nous y sommes, à peine plus tard que ce que le MIT avait modellisé.

- FG 26.08.09 | 15h59
Bigre... déjà que la terre se transforme en vaste poubelle, quand on sera deux fois plus nombreux par 40° à l'ombre ça risque d'être sympa !

Quand on voit l'étendue actuelle des dégâts que cause l'espèce humaine, on ne peut qu'être catastrophé. Nos gouvernements et les médias cesseront-ils un jour de présenter les naissances comme de bonnes nouvelles ? Quand cesserons-nous de subventionner les grossesses ?

- AlphaKilo 26.08.09 | 18h42

Est ce que c'est grâce au Pape et à l'interdit du préservatif de la contraception chimique et sodomique?

On ne voit pas très bien en quoi la croissance démographique représente un progrès pour les sociétés humaines et l'humanisation. La démographie est une prise politique sur le vivant et son injonction de croissance, reprise par les médias, doit être combattue.

- MICHEL S. 27.08.09 | 11h53

Normal ! il faut bien que les chômeurs s'occupent ... On se lasse de regarder toujours lé télé, elle est tellement nulle !

- Jean Francis C. 27.08.09 | 13h41

Emmanuel Todd étudie les facteurs démographiques (taux de fécondité, taux d'alphabétisation, taux de mortalité infantile) ou les facteurs anthropologiques comme les systèmes familiaux. La démocratie et la "lumière" des peuples semblent liées à la baisse de fécondité et au taux d'alphabétisation. Or la France pense trop (Lagarde) et le taux de fécondité augmente. Ceci permet-il d'expliquer le retour des leaders populistes (Sarkozy ou Berlusconi) qui communiquent plus qu'ils ne gouvernent.