Le nombre de bidonvilles explose en Afrique

Excellent article de Slate-Afrique que nous nous permettons, au vu de son importance, de reproduire intégralement ci dessous.

Une des questions qui vient immédiatement à l'esprit étant la suivante : que va-t-il se passer lorsque la population africaine, qui compte aujourd'hui 1 milliard d'habitants, atteindra les 3,5 milliards prévus par l'ONU pour 2100 ?

« Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (Pnue), 60% de la population africaine vivant dans les zones urbaines habite dans un bidonville. Illustrant cette statistique, le blog Urban Demographics publiait le 29 août 2011 la carte de ces villes africaines abritant le plus grand nombre de bidonvilles, réalisée par Riccardo Pravettoni, du Pnue/Grid-Arendal, l'un des centres du Pnue pour la gestion des données et de l'information, située en Norvège.

En 2010, 16% des habitants de la planète vivaient dans des bidonvilles. Mais pour certains pays africains, ce chiffre atteint des proportions inquiétantes. En République centrafricaine (4,5 millions d'habitants), en Sierra Leone (6,3 millions d'habitants), au Soudan (32 millions d'habitants) et au Tchad (11 millions d'habitants), plus de 90% de la population urbaine vit dans des bidonvilles.

Dans son rapport, le Pnue étudie le cas de ces villes où le «taux d’urbanisation est très élevé et où les services de distribution et les infrastructures adéquates d’assainissement ne sont pas disponibles».

Durant les 50 dernières années, Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a vu sa population passer de 100.000 à 3,5 millions d’habitants. Seulement 5% des déchets qui y sont collectés sont recyclés. Le reste est souvent entraîné vers les rivières et pollue ainsi l’eau. Ce qui provoque bien souvent des intoxications alimentaires, car 60% de l’agriculture urbaine utilise ces eaux usées.

Grahamstown, qui compte actuellement 91.548 habitants est située dans une région sèche de l'Afrique du Sud (50,5 millions d'habitants). Malgré son système de surveillance de l’eau potable et des eaux de pluie, la ville est soumise à des pénuries d’eau dues au changement climatique et à la sécheresse.

Kibéra est considéré comme le plus gros bidonville d'Afrique et compte 700.000 habitants. Il est situé à Nairobi, la capitale kényane, où l'on dénombre environ 200 bidonvilles et où la population est passée de 119.000 habitants en 1948 à plus de 3.100.000 aujourd’hui. Kibéra reçoit chaque jour 20.000 mètres cube d’eau, dont 40% sont perdus à cause du délabrement des infrastructures.»