Plaidoyer pour une famille restreinte


Les toutes récentes attaques d’une partie des écologistes anglais à l’encontre de la famille Beckham, rapportées dans cet article du Guardian et reprises par quelques médias français dont 20 minutes « La famille Beckham, un mauvais exemple pour les Britanniques ? », Slate.fr « David et Victoria Beckham dans le collimateur des écolos anglais » et Ouest-France « Avec quatre enfants, les Beckhams taxés de famille "irresponsable"», ont de quoi étonner, si ce n’est sur le fond (impact environnemental des familles nombreuses), du moins sur la forme (attaque "ad-hominem").


En effet, les conséquences écologiques de ces naissances répétées ne sont quasiment pas abordées par la classe politique française et quand c'est le cas (le député Vert Yves Cochet avec sa grève du 3ème ventre), les arguments sont très généraux « la naissance d’un enfant occidental équivaut à 620 trajets Paris/New-York », et malgré tout, cela provoque un tollé…


Comment peut-on expliquer ces réactions différentes ? On peut évidemment mettre en cause des particularismes culturels, les anglo-saxons n'hésitant pas à attaquer leur personnel politique sur des questions de vie privée. Mais peut-être faut-il aussi y voir une raison plus profonde, à savoir que la situation britannique est encore plus préoccupante que la nôtre. Il faut en effet se rappeler que le Royaume-Uni a une densité de population de 258 hab./km², soit plus du double de celle de la France (115 hab./km²), puisqu'il compte une population équivalente (62,7 millions d’habitants comparés à nos 63,1 millions), et ce pour un territoire qui ne fait même pas la moitié du nôtre (243.000 km² / 547.000 km²).


Dans un pays développé, à la population instruite et qui a la faculté de se déplacer et donc d'appréhender "son" territoire, la concentration humaine finit-elle par faire prendre conscience du surpeuplement ? En tout cas, nombre de nos amis britanniques relativement aisés préfèrent migrer une partie de l’année, voire définitivement, sous notre latitude (dans le Sud-ouest, mais pas seulement). Attrait du climat peut-être, d'un style de vie éventuellement, mais envie d’espace plus sûrement.

Quoi qu'il en soit, la question de la croissance démographique du Royaume-Uni, voire de la planète dans son ensemble mérite d'être posée. En effet cette dernière a des dimensions finies, n'est pas extensible et donc l'effectif de ses occupants ne peut croître à l’infini. Il y a un moment où cela doit s'arrêter et du fait des dégradations multiples que nous avons déjà infligées à notre berceau, il semble bien que nous soyons proches de cette situation.

Pour ce qui concerne notre propre pays maintenant, sa population augmente de 350.000 âmes par an et oblige à la construction d’une ville de la taille de Nice durant la même période… En 1950 nous étions 41,8 millions, nous sommes aujourd’hui 63,1 millions et pour 2050 les prévisions sont de 72,4 millions : l’arrivée de plus de 30 millions de personnes en un siècle a de quoi faire réfléchir !

D'autant plus que, d'une part, si nous avons encore suffisamment de terres arables pour alimenter nos concitoyens, nous les grignotons rapidement et sûrement : un département de la taille de l'Isère disparaît sous le béton tous les dix ans. D’autre part, nous ne possédons que très peu de sources d'énergie (comparé à nos besoins actuels) et sommes donc totalement dépendants de l'extérieur, sauf à développer des technologies dangereuses et créatrices de déchets à très longue vie.

Au final, la problématique de la croissance de la population ne semble donc pas devoir être posée uniquement chez nos amis d'outre-Manche. Mais plutôt que de stigmatiser tel ou telle, il faut privilégier des mesures concrètes telle le plafonnement des allocations familiales (sans effet rétroactif) et de façon plus générale, sensibiliser la population à la relation démographie-environnement.

Commentaires archivés

#3 Sommes nous trop ? — 31-07-2011 16:36

De moins en moins de zones humides, de zones naturels.

De moins en moins d'animaux sauvages: des insectes aux plus gros mammifères.

Même si certains politicards ou autres veulent bien nous faire croire le contraire...

Comme il y a trop de Loups (ou plus de loups): 200 aujourd'hui contre plusieurs centaines de milliers au moyen age... 200 !!!! C'est moins que d'habitants dans mon unique immeuble (nous y sommes 456 "humains").

Ou i y a de plus en plus de sangliers, encore faux,c'est qu'il a de plus en plus de nouvelles constructions sur le territoire des sangliers, et comme l'on a bêtement exterminer le loup, le lynx, l'ours...

On doit se reproduire pour sa survie ... Pas uniquement pour se reproduire ou affirmer son complexe de supériorité.

#2 Sommes nous trop ? — 31-07-2011 16:36

Bonjour,

Il n'y a qu'à regarder autour de soi.

De plus en plus de trafic routier autos motos camions, maritimes privés comme commerciaux...

De plus en plus d’habitations, de routes, de zones d’activités, zones commerciales.

#1 Quel futur voulons-nous ? — 24-07-2011 09:59

Même si le "seuil de prise de conscience" me semble un peu haut, on peut penser en effet qu'au-delà d'une certaine densité de population les idées de "ralentissement démographique" commencent à faire leur chemin. En tout cas ce plaidoyer pour une famille restreinte est un excellent concept et l'image est parlante. Est-cela que nous voulons comme futur ?