Novembre 2009

Planning familial en Afrique

KAMPALA - Un projet d'aide au planning familial de 12 millions de dollars a été lancé mercredi à Kampala démontrant le changement d'attitude sous la présidence Obama à propos de la promotion de la contraception.
Les financements américains pour des distributions de contraceptifs et de préservatifs contre le sida avaient culminé en 2001 avec 224 millions de dollars (157 millions d'euros). Mais ils ont été ensuite réduits pendant toute la présidence de George W. Bush, selon des statistiques américaines de fin 2008.
"Le planning familial n'a pas été une priorité pour le gouvernement américain ces huit dernières années", a expliqué à l'AFP Michael Klag, professeur à l'université Johns Hopkins.
Ce nouveau projet dans lequel l'agence américaine pour le développement international (USAID) et d'autres partenaires vont tenter de favoriser l'accès des femmes aux contraceptifs dans six pays ainsi qu'en Indonésie et en Malaisie, n'aurait pas été possible avec Bush.
En 2001 celui-ci avait relancé la politique de Mexico qui refusait tout financement gouvernemental américain aux ONG pratiquant ou conseillant l'avortement, y compris au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP - UNFPA en anglais) principal acteur dans ce domaine en Afrique.
En janvier dernier peu après son élection, Barack Obama a mis un terme à cette politique. En mars la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a de nouveau financé le FNUAP et en juin le Congrès américain a approuvé un accroissement des financements pour le planning familial en 2010.
Lors d'une conférence internationale sur la santé familiale qui vient de s'achever à Kampala avec plus de mille experts de 59 pays, la nouvelle attitude américaine était manifeste.
Avant l'élection de M. Bush, l'organisation Marie Stopes international (MSI) qui finançait de nombreux programmes en Afrique, était largement financée par l'USAID, selon un de ses responsables, Michael Hocher.
Ensuite, "non seulement nous avons perdu l'aide de l'USAID mais il était difficile de trouver le soutien d'autres gouvernements ou de travailler avec des ONG partenaires car nous étions persona non grata pour les Etats-Unis", a-t-il expliqué.
Lundi Scott Radloff, responsable à l'USAID pour la population et de la reproduction, a dit que les Etats-Unis voulaient rétablir ses relations avec MSI et d'autres organisations. "Il a été spontanément applaudi" raconte Holscher.
Outre l'accroissement des financements américains pour promouvoir la contraception, les organisations internationales vont devoir persuader certains gouvernement africains qu'il est de leur intérêt de freiner l'augmentation de la démographie. Certains, dont le Rwanda et le Malawi l'ont compris mais l'Ouganda, pays hôte de la conférence, continue à tenir un discours mitigé.
Les Ougandaises ont en moyenne 6,7 enfants et la population croît de 3,2 % par an, l'un des taux les plus élevés dans le monde selon le Population référence bureau (PRB), un organisme spécialisé américain.
Malgré cela, le discours de douze pages prononcé dimanche à l'ouverture de la conférence par Janet Museveni, épouse du chef de l'Etat, ne comporte aucune allusion à la fécondité des Ougandaises ni à la démographie. Au contraire, son mari invite régulièrement les Ougandais à avoir de grandes familles.
Chaque année, 75 millions de femmes dans les pays en voie de développement, dont une bonne part en Afrique, ont des grossesses non désirées, selon le FNUAP.

(©AFP / 19 novembre 2009 09h41)