Ou quand la croissance démographique menace la faune sauvage...
Le parc national du Serengeti est un grand parc naturel situé en Tanzanie (Afrique de l'Est). Second parc animalier d'Afrique, il s'étend sur 15 000 km2 (1,6% du pays). La vie sauvage y est très importante, avec environ 4 millions d'animaux. L'article de l'encyclopédie Wikipedia qui lui est consacré cite entre autres chez les nombreux herbivores: les Gnous (1 300 000), les Gazelles (300 000), les zèbres (250 000) ou encore les girafes (12 000) et les éléphants (2 100), et chez les carnivores les Hyènes (7 500), les Lions (3 000) ou les Guépards (350)...
Si la SZF reconnaît l'importance de telles infrastructures pour relier les fermiers aux marchés, rapprocher les communautés et développer le commerce et si elle admet qu'en l'espèce cette route serait effectivement la ligne la plus courte entre les centres de population existants et permettrait de relier les ports de l'est de l'Afrique aux pays d'Afrique centrale qui se développent rapidement, il n'en demeure pas moins que les conséquences sur la faune sauvage seraient désastreuses (la population de gnous passerait de 1,3 millions d'animaux à 200 000 notamment).
Et ce, premièrement à cause des barrières qui devraient être construites pour protéger les véhicules et les vies humaines. Ces barrières empêcheraient les animaux d'atteindre leur seule source d'eau (la rivière Mara) pendant la saison sèche (la société cite l'exemple du Bostwana qui a déjà perdu une partie de ses gnous et de ses zèbres en raison de ces clôtures qui empêchent les migrations). La SZF évoque ensuite les dangers liés au transport de marchandises (particulièrement de bétail), vecteur de maladies, ou encore le risque de propagation de plantes invasives et enfin l'inévitable augmentation du braconnage (facilité par un meilleur accès aux zones sensibles).
Une solution alternative existe, qui consisterait à contourner le Serengeti par le sud en construisant une route goudronnée depuis Karatu pour rejoindre l'actuelle route Shinyanga - Musoma. Les avantages en termes de développement économique et humain seraient même plus importants puisque qu'elle aurait l'avantage de désenclaver une région agricole densément peuplée alors que celle traversant le parc serait un simple couloir de circulation.
Pour aller plus loin:
Lire l'article du Figaro-environnement sur le sujet, ainsi que les commentaires.
La dépèche AFP
La page Facebook de Stop the Serengeti Highway
United Republic of Tanzania Population (en milliers), variante moyenne (1950-2050):
Source: World Population Prospects